domingo, agosto 21, 2011

E tanto como por ti o amor da pátria - Aragon, França, 1943


Il n'y a pas d'amour heureux

Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux

Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux

Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux

Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux
Mais c'est notre amour à tous deux


Louis Aragon
Lyon, Janeiro de 1943
La Diane Française, 1944 Seghers

6 comentários:

trepadeira disse...

Mas,quer um quer outro,nos dão momentos de grande felicidade.

Um abraço,
mário

Justine disse...

Tão belo, tanto o escrito como o cantado!E o restante...o que temos!

cid simoes disse...

1943... muito bonito. E Brassens o que fazia nesse cruel ano de 1943?
Falemos de Aragon.

GR disse...

Gosto muito de Brassens da sua música e dos belos poemas.
Lá fui pesquisar a "boca" (sempre correctas) que deixou Cid Simões e... Falemos de Aragon.

BJS,

GR

Anónimo disse...

Como é bom recordar os velhos tempos bela voz, lindo poema.
Para sempre Georges Brassens.

Amélia

Sérgio Ribeiro disse...

Obrigado, pelos vossos comentários.
Gosto de ouvir Brassens, mas - neste pequeno pormenor (?) - reparem que não canta os versos que coloquei a negrito - e que julguei de sublinhar! -, pelo que todas as versões cantadas que encontrei (Barbara, Paco Ibañez, Françoise Hardy e outras) vão atrás da versão Brassens.
É pena. Tenho em carteira o poema dito, e muito bem, na integra. Breve o publicarei.

Abreijos.